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Brouillon d’une lettre du dossier du commissaire Dreyfus, adressée par le Préfet à la Sûreté générale le 28 janvier 1898.

Brouillon d’une lettre du dossier du commissaire Dreyfus.

À l’image des Français, les Blésois semblaient divisés sur le sort du capitaine, aux dépens d’un certain commissaire...

En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, juif d’origine alsacienne, était condamné pour avoir trahi la France en livrant des documents secrets à l’Allemagne. Cette erreur judiciaire, révélée peu à peu,
passionna les Français au point de les diviser en deux camps : dreyfusards qui le pensaient innocent et antidreyfusards qui le croyaient coupable.

Au début convaincu de la culpabilité de Dreyfus, Jean Jaurès finit par changer d’avis durant l’année charnière que fut 1898, après la publication du célèbre J’accuse... ! de Zola et la révélation publique des fausses preuves utilisées contre le capitaine. Il devint même l’un de ses grands défenseurs en publiant Les Preuves cet été-là puis en relançant l’affaire en 1903 afin que Dreyfus, amnistié fin 1899, soit réellement innocenté et réhabilité en juillet 1906.

À Blois, certains journaux relataient les rebondissements de l’affaire comme le montre par exemple l’article de La Croix du Centre du 30 juillet 1898 tandis que Le Progrès de Loir-et-Cher menait campagne pour la révision du procès de Dreyfus.

À en croire les rapports du commissariat de police de l’époque, les Blésois suivaient « avec un intérêt visible les diverses phases relatives à l’affaire » et ce fut la décision de réviser le procès qui calma les ardeurs. Mais cela ne suffit pas pour le commissaire de police entré en poste en 1896 à Blois. En effet, à cause de son nom, il dut subir les réactions antidreyfusardes de certains journaux et habitants l’amenant à quitter la ville en octobre 1898. Il s’appelait Isaac Dreyfus.

 

Brouillon d’une lettre du dossier du commissaire Dreyfus, adressée par le Préfet à la Sûreté générale le 28 janvier 1898.

Archives départementales de Loir-et-Cher, 4 M 6